• Fin de l'été: retour des lecteurs, autant de consommateurs potentiels. Cela donne donc, des gratuits de retour...
    L'équation est simple mais se vérifie. Depuis lundi 27 aout au matin, veille de rentrée scolaire pour les petiots des écoles, les parasols-parapluies du gratuit aux couleurs vertes ont refait leur apparition à Rennes.  Ils rappellent du même coup l'existence de ce nouveau média à un journaliste-stagiaire qui a trimé tout l'été pour informer des abonnés parfois absents, jusqu'à parfois remplir des pages, avec ce qui passait : pas grand-chose.
    Le soir même, c'est le bleu Direct soir qui réinvestissait les entrées du métro et les places stratégiques pour abreuver les jeunes actifs urbains, réputés ultra-consommants chez les publicitaires, des infos chaudes de l'après-midi.
    Tout ça amène quand même à se demander si c'est cette société que nous voulons: une société où l'information n'est plus quand les consommateurs sont ailleurs. A quand une délocalisation des gratuits sur la côte, à l'image des ouvertures temporaires de locales Ouest-France pendant la saison touristique?
    Franchement, on se prend en main, ou bien?


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  • Ce n'est pas une blague. La pollution générée par les français, est... encouragée par le service pub du monde.fr!!!

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  • Véridique: il y a quelques années, j'avais été surpris qu'une publicité pour une compagnie aérienne vienne s'insérer dans une dépêche sur une catastrophe aérienne, sur le site du Monde.fr. Je n'avais pas été assez prompt en mon temps pour garder une trace de cette subtile ironie que je pensais vouée à disparaitre, au fur et à mesure que l'emploi d'internet continuerait à aller croissant. Croyais-je...
    Cette fois, la touche Impr écran de l'ordinateur de la rédac' a bien fonctionné... et saisi cette pub pour un comparateur de vols, pile au milieu d'un article sur les ravages de nos vacances sur l'environnement et le climat. "ça pisse du kérosène au cul de Kyoto mais partez quand même, et loin pour pas cher même!!!", semblent dire les publicitaires de chez lemonde.fr.
    En cours de secrétariat de rédaction (les journalistes pro qui relisent les articles et réfléchissent à la mise en page dans un journal), un vieux de la vieille nous montrait des exemples des pires hantises de sa profession. Sur le papier journal jauni, une pub pour les pompes funèbres au milieu de la page des obsèques. Ou, justement, celle d'une compagnie aérienne en dessous d'un crash mortel... Des fautes de goût qui refont surface grâce à l'automatisation des pubs et à leur caractère aléatoire.
    Il semble que supprimer l'humain de l'équation nous ouvre de nouvelles perspectives dans ce registre du voisinage facheux!

     NB. Photo plus grande dispo dans mes photos... ici! En fait, pour ceux qui ne parviennent pas à lire, le titre de l'article est Les vacances des français ont un impact croissant sur l'environnement. La suite du papier, ici.


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  • Un exemple d'article "série d'été", que la rédaction de Rennes propose à ses lecteurs depuis le début de la période de vaches maigres estivale (plus de festivals, plus de conf' de presse, moins de monde donc moins de faits divers...).
    Pour le coup, c'est un reportage que j'ai pris pas mal de plaisir à effectuer... Mais ce n'est pas CQFD (ce qu'il faut dire, détruire, développer...), loin de là. Je laisse juge le web-citoyen de passage :

    Une nuit avec la « jeunesse » de l'auberge

    Accent méridional à l'accueil, anglais au dîner et espagnol au petit-déjeuner : rencontres métissées à l'auberge de jeunesse du Canal Saint-Martin.

    « You go to the hostel ? We stay there too*! ». Une cycliste française aide un touriste italien à porter son sac de voyage sur les derniers mètres menant à l'auberge de jeunesse du canal Saint-Martin. La porte d'entrée affiche complet, en français et en anglais. Les 96 lits sont réservés. À l'accueil, Benjamin explique la marche à suivre. « Vous aurez un lit dans la chambre 24, annonce ce Biarrot. Il y a des draps dans la chambre. Le petit-déjeuner, c'est entre 7 h et 9 h, dans la salle à votre droite. Il me faut une signature ici. » Ici, c'est au bas d'une petite feuille, également bilingue, qui rappelle les valeurs des auberges de jeunesse. Plus que de vendre des nuits et des repas, la vocation des auberges est de « proposer un espace ouvert à tous, un lieu de tolérance de respect et d'échanges entre les peuples », rappelle la charte à laquelle adhère chaque séjournant.

    Et l'échange commence en entrant dans la chambre 24, l'une des 40 de l'auberge. Marco, berlinois de 25 ans apprécie la vue sur le canal. « Hier après-midi, je cherchais un covoiturage pour Paris sur internet et j'ai trouvé une offre pour un billet de train Berlin-Paris... avec un Paris-Rennes, en prime », raconte-t-il en anglais. Il vient de rentrer avec un sac de nourriture. Direction la cuisine.

    Espaces collectifs

    Les préposés à la cuisine d'un groupe de 14 cyclistes parisiens font rissoler des oignons. L'échange s'engage avec le jeune allemand qui prépare du lard et des aubergines pour un plat de pâtes amélioré. Chacun pioche allégrement dans les aromates laissés par d'autres cuisiniers avant eux.

    « Depuis Paris, nous empruntons les voies vertes dès que c'est possible, d'une auberge de jeunesse à une autre», confie Ève, l'une des cuisinières volontaires du groupe Mieux se déplacer à bicyclette. Quand ils le peuvent, ils rencontrent les élus pour faire avancer le projet d'une piste cyclable européenne reliant Moscou à Saint-Jacques de Compostelle.

    Après un repas face au canal et une visite de Rennes « by night », retour dans les espaces collectifs de l'auberge. Aux murs, des affiches mettent en avant les 22 autres auberges bretonnes et normandes avec qui une offre Pass Bretagne a été mise en place. « Après 5 nuits dans au moins trois auberges, la sixième est offerte. C'est une façon de fidéliser les gens », pense Gérard Val, le directeur.

    La famille Débit, des Charentais, étudie ses prochaines étapes avec leur fille Clémence, conquise par sa première visite de la forêt de Paimpont. Sur l'ordinateur du hall d'accueil, deux Italiennes des environs de Milan consultent leurs messages avant de mettre le cap sur un festival suisse le lendemain.

    Pas de papiers mais un lit

    Quelques bruits de pas et d'éclats de voix dans les couloirs rythment une nuit calme. Dans la cafétéria, un groupe de jeunes espagnoles semble avoir du mal à se réveiller, « mais l'heure matinale du petit-déjeuner nous laisse une journée entière pour aller visiter le Mont Saint-Michel ».

    Lasha, lui, ne souhaite qu'une chose : pouvoir rester. Le troisième occupant de la chambre 24, Géorgien en attente de régularisation, a été relâché la veille du centre de rétention de Saint-Jacques. Il attend un nouveau jugement de sa situation en septembre et espère qu'on lui donnera le droit de retravailler et de se soigner en France. Le mois d'août n'est pas synonyme de vacances pour tout le monde à l'auberge du canal Saint-Martin.

    *Vous allez à l'auberge? Nous y séjournons aussi. 


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  • Au début du mois de juillet, et donc de mon stage d'été à Ouest-France,
    j'ai suivi le maire de Rennes, Edmond Hervé, dans une opération de com'
    de type "le point sur les chantiers importants dans la ville". Une tournée
    de l'agglomération dans les véhicules de la mairie, avec une dizaine d'étapes
    en tout et un petit groupe de journalistes, calepin en main, pour noter
    indiscrétions et infos à ressortir, au choix, le soir même, au journal du midi
    ou dans le quotidien du lendemain.
    C'était au mois de juillet, comme je l'ai dit, quand "l'actualité" institutionnelle,
    qui remplit, avec son lot de conférences de presse, l'essentiel des journaux locaux,
    n'avait pas encore pris de vacances. C'était avant que la rédaction ne doive,
    pour remplir les pages autour de publicités déjà vendues, piocher dans ce qu'il
    convient d'appeler les séries d'été bouche-trou. Des séries qui m'ont mené,
    pour de réelles enquêtes d'investigation:
    -dans deux parcs et jardins de rennes pour y faire "de l'ambiance",
    donc du "gras" (voir plus bas!)
    -dans les hangars où les services de la Ville de Rennes stockent leur
    matériel de fête et de cérémonies (scènes, barrières, drapeaux, affiches géantes, etc.)
    -au centre anti-poison de l'hôpital de Rennes,
    -au PC de surveillance de la circulation du centre ville de Rennes.
    -passer une nuit à l'auberge de jeunesse...

    C'était donc avant tout ça, j'ai ramené la photo ci dessus, et fus frustré de ne pas
    pouvoir la passer dans le journal et titrer "Des chantiers plein la tête", au dessus de
    ce maire que j'ai découvert paternaliste ("c'est important ce que vous faites
    comme métier", "bonne chance dans vos études", etc.) et chez qui j'ai cru déceler
    une vision assez personnelle du pouvoir au sein de la mairie qu'il va quitter
    en 2008 après 31 ans et 5 mandats ("j'ai décidé", "je vais décider...", avant
    de se reprendre: "le conseil municipal doit encore décider"... une simple formalité
    visiblement.). Frustré, comme je m'attends à l'être à de nombreuses reprises dans mon
    éventuelle carrière de journaliste, j'utilise donc ce blog pour y remédier, comme je pense le faire
    à de nombreuses reprises dans mon éventuelle carrière de journaliste.
    Me voilà à deux semaine de la fin d'un stage instructif, dans une rédaction où les
    commentaires critiques sont quotidiens... 
                                                                 ...entre journalistes.

    La vraie satisfaction, c'est quand ces derniers parviennent à faire passer
    ne serait-ce qu'une pointe de cet esprit critique dans des articles destinés
    à un grand public, dans un journal catholico-centriste aux pages désespéremment
    consensuelles.
    Tout n'est peut-être pas encore perdu... tant que demeure cette envie de gratter, même juste un poil!


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