• Stage à France Inter, acte 2. J'ai enfin eu du contenu diffusé à l'antenne, pendant la matinale.
    La rédaction s'interroge constamment sur "comment parler de Sarkozy sans qu'il nous dicte complètement notre agenda", sans toutefois jamais prendre la décision supreme, celle de ne pas en parler du tout. Du coup, il avaient décidé hier de décrypter une nouvelle fois les rapports du petit président avec les médias. J'ai été chargé de recuillir la parole d'un Monsieur polémix express sur le thème "comment Sarkozy a modifié le rapport à la fonction présidentielle". Dominique Reynié, visiblement en vacances mais pas pour tout le monde, m'a fait au téléphone un truc très propre dans le genre "que va-t-on faire d'un président show-biz qui tutoie les grévistes en cas de crise"...
    J'ai découvert ensuite que le monsieur était l'heureux titulaire d'une laisse d'or. Ce prix était décerné par l'ex-irrégulomadaire PLPL (Pour lire pas lu). Le journal sardonique s'est depuis fondu dans Le plan B, qui a repris le flanbeau. "La lutte est acharnée mais le Plan B ne décerne la laisse d'or qu'au plus servile...", annonce le journal a chaque remise du prix. 
    Laisse d'or, je ne sais pas, mais expert des plateaux, sûrement. J'ai interviewé aujourd'hui un de ces Polémistes express' que moquaient il y a quelques années les Guignols. Ces spécialistes (politologues, sondologues, économicologues, déclinologues...) qui accourrent à chaque occasion de donner leur avis, spécialisé ou non.
    Pendant ce temps-là, la tour que je vois de mon bureau, ZIE EYFEL TAWEUR, a le nez dans la brume parisienne.
    La suite au prochain épisode.


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  • Le premier ministre veut bien aller voir les pauvres un 24 décembre, mais faudrait quand même pas arriver en retard pour le foie gras et le Sauterne. La phrase pourrait résumer ma première "mission" de stagiaire au service politique de France Inter (j'y passe cette nativitale semaine).
    Je couvrais lundi soir (24 décembre) le dernier déplacement avant vacances de François Fillon, premier ministre, il est toujours bon de le rappeler. Un déplacement éclair s'il en est. 18h: arrivée à la Péniche du coeur, hébergement d'urgence du 5ème arrondissement de Paris. 18h25 : quelques explications et serrages de mains plus tard, le convoi repart en trombe vers Matignon. Les 80 personnes hébergées sur la péniche ce soir là vont pouvoir attaquer le saumon. Et le premier des ministres ne sera pas en retard à son dîner. C'est sûr qu'avec des motards qui lui ouvrent la route et tous les feux de Paris grillés vifs, façon Sarkozy le soir du 6 mai, c'est plus rapide qu'en RER.
    Avant ça, j'avais appris un nouveau mot pour mon petit bréviaire du journaliste débutant... "C'est poolé. Vous allez devoir attendre dehors", me lance le responsable de la com' Matignonienne quand je pousse la porte de la péniche. Un pool, c'est le concept inventé pour que toutes les télés aient de belles images pour la com' des ministres (entre autres). Une seule équipe de télévision, une seule radio et un photographe sont autorisées à suivre un événement. Après, on se débrouille, c'est la solidarité entre journalistes, surtout le soir de Noël, fête de l'amour-tout-à-fait-sincère-et-pas-du-tout-de-façade. Pour ma part, j'ai récupéré les enregistrements sonores d'une journaliste de RTL dans la voiture qui la, et donc nous, ramenait à Matignon. Il s'est ensuite avéré qu'il n'y avait rien d'exploitable dans cette BA pré-gueuletonienne. C'est donc le coeur léger, sans avoir servi la soupe au Fillon qui faisait sa com' à la soupe des pauvres, que j'ai pu aller manger mon repas de Noël avec une collègue, apprentie journaliste et Strasbourgeoise d'adoption comme moi.
    Et ce n'était pas du bouillon de poole!


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  • Nous sommes septembre, il est début de semaine et de mois, et avec ça le cortège des nouvelles formules, formats innovants et grilles inédites dans nos médias. A France Bleu Breiz Izel, où je viens d'arriver après mes deux mois à Ouest-France, c'est depuis lundi 3 une nouvelle grille de rentrée qui est tombée, apparemment tout droit de Rennes, la grande soeur du grand Ouest.
    Une grille qui mixe information, culture, rappel des titres, musique, interview d'actualité, messages répondeurs des auditeurs, re-rappel des titres... "J'ai l'impression de présenter une bouillie", lâche la préposée au desk* après une première journée d'essai.
    La vie en bleu, c'est mieux clament les affiches pub de la station!
    En bleu de travail, évidemment. Travail...ler plus pour gagner plus, bien sûr!

    *C'est la personne qui reste au bureau en vue de présenter les journaux, prête a récupérer toute info de dernière minute et a faire le lien entre les sujets des journalistes partis en reportage.


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  • Un exemple d'article "série d'été", que la rédaction de Rennes propose à ses lecteurs depuis le début de la période de vaches maigres estivale (plus de festivals, plus de conf' de presse, moins de monde donc moins de faits divers...).
    Pour le coup, c'est un reportage que j'ai pris pas mal de plaisir à effectuer... Mais ce n'est pas CQFD (ce qu'il faut dire, détruire, développer...), loin de là. Je laisse juge le web-citoyen de passage :

    Une nuit avec la « jeunesse » de l'auberge

    Accent méridional à l'accueil, anglais au dîner et espagnol au petit-déjeuner : rencontres métissées à l'auberge de jeunesse du Canal Saint-Martin.

    « You go to the hostel ? We stay there too*! ». Une cycliste française aide un touriste italien à porter son sac de voyage sur les derniers mètres menant à l'auberge de jeunesse du canal Saint-Martin. La porte d'entrée affiche complet, en français et en anglais. Les 96 lits sont réservés. À l'accueil, Benjamin explique la marche à suivre. « Vous aurez un lit dans la chambre 24, annonce ce Biarrot. Il y a des draps dans la chambre. Le petit-déjeuner, c'est entre 7 h et 9 h, dans la salle à votre droite. Il me faut une signature ici. » Ici, c'est au bas d'une petite feuille, également bilingue, qui rappelle les valeurs des auberges de jeunesse. Plus que de vendre des nuits et des repas, la vocation des auberges est de « proposer un espace ouvert à tous, un lieu de tolérance de respect et d'échanges entre les peuples », rappelle la charte à laquelle adhère chaque séjournant.

    Et l'échange commence en entrant dans la chambre 24, l'une des 40 de l'auberge. Marco, berlinois de 25 ans apprécie la vue sur le canal. « Hier après-midi, je cherchais un covoiturage pour Paris sur internet et j'ai trouvé une offre pour un billet de train Berlin-Paris... avec un Paris-Rennes, en prime », raconte-t-il en anglais. Il vient de rentrer avec un sac de nourriture. Direction la cuisine.

    Espaces collectifs

    Les préposés à la cuisine d'un groupe de 14 cyclistes parisiens font rissoler des oignons. L'échange s'engage avec le jeune allemand qui prépare du lard et des aubergines pour un plat de pâtes amélioré. Chacun pioche allégrement dans les aromates laissés par d'autres cuisiniers avant eux.

    « Depuis Paris, nous empruntons les voies vertes dès que c'est possible, d'une auberge de jeunesse à une autre», confie Ève, l'une des cuisinières volontaires du groupe Mieux se déplacer à bicyclette. Quand ils le peuvent, ils rencontrent les élus pour faire avancer le projet d'une piste cyclable européenne reliant Moscou à Saint-Jacques de Compostelle.

    Après un repas face au canal et une visite de Rennes « by night », retour dans les espaces collectifs de l'auberge. Aux murs, des affiches mettent en avant les 22 autres auberges bretonnes et normandes avec qui une offre Pass Bretagne a été mise en place. « Après 5 nuits dans au moins trois auberges, la sixième est offerte. C'est une façon de fidéliser les gens », pense Gérard Val, le directeur.

    La famille Débit, des Charentais, étudie ses prochaines étapes avec leur fille Clémence, conquise par sa première visite de la forêt de Paimpont. Sur l'ordinateur du hall d'accueil, deux Italiennes des environs de Milan consultent leurs messages avant de mettre le cap sur un festival suisse le lendemain.

    Pas de papiers mais un lit

    Quelques bruits de pas et d'éclats de voix dans les couloirs rythment une nuit calme. Dans la cafétéria, un groupe de jeunes espagnoles semble avoir du mal à se réveiller, « mais l'heure matinale du petit-déjeuner nous laisse une journée entière pour aller visiter le Mont Saint-Michel ».

    Lasha, lui, ne souhaite qu'une chose : pouvoir rester. Le troisième occupant de la chambre 24, Géorgien en attente de régularisation, a été relâché la veille du centre de rétention de Saint-Jacques. Il attend un nouveau jugement de sa situation en septembre et espère qu'on lui donnera le droit de retravailler et de se soigner en France. Le mois d'août n'est pas synonyme de vacances pour tout le monde à l'auberge du canal Saint-Martin.

    *Vous allez à l'auberge? Nous y séjournons aussi. 


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  • Au début du mois de juillet, et donc de mon stage d'été à Ouest-France,
    j'ai suivi le maire de Rennes, Edmond Hervé, dans une opération de com'
    de type "le point sur les chantiers importants dans la ville". Une tournée
    de l'agglomération dans les véhicules de la mairie, avec une dizaine d'étapes
    en tout et un petit groupe de journalistes, calepin en main, pour noter
    indiscrétions et infos à ressortir, au choix, le soir même, au journal du midi
    ou dans le quotidien du lendemain.
    C'était au mois de juillet, comme je l'ai dit, quand "l'actualité" institutionnelle,
    qui remplit, avec son lot de conférences de presse, l'essentiel des journaux locaux,
    n'avait pas encore pris de vacances. C'était avant que la rédaction ne doive,
    pour remplir les pages autour de publicités déjà vendues, piocher dans ce qu'il
    convient d'appeler les séries d'été bouche-trou. Des séries qui m'ont mené,
    pour de réelles enquêtes d'investigation:
    -dans deux parcs et jardins de rennes pour y faire "de l'ambiance",
    donc du "gras" (voir plus bas!)
    -dans les hangars où les services de la Ville de Rennes stockent leur
    matériel de fête et de cérémonies (scènes, barrières, drapeaux, affiches géantes, etc.)
    -au centre anti-poison de l'hôpital de Rennes,
    -au PC de surveillance de la circulation du centre ville de Rennes.
    -passer une nuit à l'auberge de jeunesse...

    C'était donc avant tout ça, j'ai ramené la photo ci dessus, et fus frustré de ne pas
    pouvoir la passer dans le journal et titrer "Des chantiers plein la tête", au dessus de
    ce maire que j'ai découvert paternaliste ("c'est important ce que vous faites
    comme métier", "bonne chance dans vos études", etc.) et chez qui j'ai cru déceler
    une vision assez personnelle du pouvoir au sein de la mairie qu'il va quitter
    en 2008 après 31 ans et 5 mandats ("j'ai décidé", "je vais décider...", avant
    de se reprendre: "le conseil municipal doit encore décider"... une simple formalité
    visiblement.). Frustré, comme je m'attends à l'être à de nombreuses reprises dans mon
    éventuelle carrière de journaliste, j'utilise donc ce blog pour y remédier, comme je pense le faire
    à de nombreuses reprises dans mon éventuelle carrière de journaliste.
    Me voilà à deux semaine de la fin d'un stage instructif, dans une rédaction où les
    commentaires critiques sont quotidiens... 
                                                                 ...entre journalistes.

    La vraie satisfaction, c'est quand ces derniers parviennent à faire passer
    ne serait-ce qu'une pointe de cet esprit critique dans des articles destinés
    à un grand public, dans un journal catholico-centriste aux pages désespéremment
    consensuelles.
    Tout n'est peut-être pas encore perdu... tant que demeure cette envie de gratter, même juste un poil!


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