• Il est des gouffres entre idéaux et pratique quotidienne qu'on aimerait
    que notre conscience ne souligne pas trop.
    Mon papier « polémique »  de l'été (notez les guillemets, vous en aurez besoin)
    concerne les infrastructures du « port » de Rennes pour l'accueil des
    bateaux de plaisances de passage entre Ille et Vilaine (les deux rivières
    qui se rencontrent dans la ville et donnent leur nom au département
    qu'il y autour). Ou plutôt l'absence d'infrastructures ! Eh ouais ! Alors
    que mon moi s'insurge contre l'accès à l'eau inexistant dans
    d'innombrables pays, surtout au Sud, son double journalistique, emprisonné
    par les logiques de la presse quotidienne régionale et la dure loi de réalité
    (j'y crois pas vraiment), se contente de dénoncer le peu d'accès à l'eau de
    locataires de bateaux aisés sur le port de Rennes !
    On a les Water-gate qu'on peut !
    Et on s'arrange avec sa conscience comme on peut.


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  • "Tu nous ramène une horizontale qui pète sur quatre col, ok? On compte
    sur toi, parce qu'on met ça dans les prév' aux S. E."
    Des phrases comme celle-si sont lancées dans la rédac'. L'horizontale,
    c'est une photo sur la largeur, quatre colonnes, c'est l'espace qu'on vous
    attribue. Les prév', prévisions, sont faites dans la journée pour que
    les secrétaires d'édition (SE, des journalistes qui relisent, vérifient...
    et parfois coupent les papiers) voient où ils vont pour préparer le journal
    du lendemain. Celle-là était relativement facile à comprendre, surtout après
    un an d'école de journalisme. Mais quand on m'a demandé de rajouter
    du gras dans ma brève, j'ai mis un poil plus de temps.
    Explication : les citations sont en gras dans les articles du quotidien
    Ouest-France. Chez d'autres, c'est l'italique, comme par exemple dans
    l'Hebdomadaire du Finistère pour qui j'écris des articles en breton.
    Mettre du gras, c'est un procédé journalistique pas forcément homologué
    par la formation : ajouter des citations pour rendre le papier plus vivant
    d'une part et casser le bloc gris uniforme que constitue une colonne de
    texte par ailleurs. Et nous qui croyions, comme on nous l'a dit à l'école,
    qu'une citation devait apporter du sens et pas être un prétexte pour montrer
    qu'on a vraiment été sur le terrain, qu'on a rencontré des vrais gens.
    Comme les autres, le monde des journalistes à son jargon...
    quand notre métier est justement de rendre accessible à tous
    les jargons du monde !


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