• Un bon mot... pour un congrès peu convaincant

    Enfoncer des portes ouvertes, ça fait moins mal à l'épaule! Voilà ce que m'a inspiré
    mon passage au 15 ème Congrès européen* de la Presse française.
    La séance inaugurale, au Parlement européen, fut longue et assez peu instructive. Il
    s'agissait pour des jeunes d'un peu partout en France, de décrire le journal de demain. Eh
    bien on est partis pour de la Fast-news tous azimuts si leur vision est représentative
    n'évolue pas. A cette tendance lourde que l'on retrouvait chez nombre des finalistes (ceux
    qui avaient le droit d'être là et de parler au pupitre des chefs d'Etat et de
    gouvernements**), le rédacteur en chef des Dernières nouvelles d'Alsace, Dominique
    Jung, à finement répliqué: « L'info, c'est pas des croquettes surgelées sur lesquelles on
    met du ketchup. Il faut la mâcher, parfois enlever les arêtes. » C'est ce qu'on appelle se
    mettre au niveau de son public.
    Le lendemain ( je passe sur l'énorme buffet qui nous attendait après deux heures bien
    pesantes), je ne sais pas au niveau de qui se mettaient les intervenants mais comme dit
    plus haut, je n'ai pas entendu énoncées les solutions qui sortiront la presse de sa situation
    actuelle. Pour leur défense, je suis loin d'avoir suivi l'intégralité des débats, et c'était
    vraiment un Congrès de gens de presse (patrons de presse, patrons tout court, dans des
    domaines faisant business avec les journaux, directeurs des ressources humaines,
    annonceurs, petits chefs...). Le slogan choisi pour ce Congrès Vive l'écrit le confirme:
    De l'imprimé à l'écran, à la rencontre des lecteurs, à la conquête des acheteurs.
    j'ai pu y entendre les termes de Business-presse, et apprendre, quelle surprise, que
    l'avenir était probablement dans Internet et la convergence des contenus.
    Point positif, le court exposé de Denis Muzet sur la mal-info (la culture de la peur, de l'info
    courte et qui vient à nous) fut très instructif. Trop succin pour faire plus qu'effleurer mais
    tout de même plus intéressant que l'intervention que je devais couvrir, celle d'une
    tendanceuse qui propose à la presse de suivre les tendances d'une classe aisée
    Hyper-pressée-i-podo-Feng-Shui-coachisée... Super programme.
    J'aurai eu l'occasion de revoir l'hémicycle parlementaire, de goûter le traiteur de cette
    même institution, d'entendre un petit quart-d'heure, certes dans le sens du poil, de
    MONSIEUR Alain Rey et puis... ben de voir qu'un congrès de patrons de presse, c'est
    surtout un congrès de patrons tout court, avec tout ce que ça implique de costumes noirs,
    de cravates, et de discours convenus sur l'économie. C'est en voyant combien ces gens là
    sont bien habillés et bien pliés aux angles qu'on comprend pourquoi ils ne veulent pas se
    risquer à enfoncer des portes un peu moins ouvertes...

    *Le "européen", c'est parce qu'il se tenait à Strasbourg et qu'ici tout est étiqueté européen.
    Un peu comme si on apposait celtique à chaque chose chez nous, à l'ouest de l'Ouest...
    merde, c'est vrai que certains le font!
    **J'écris État au singulier et gouvernements au pluriel parce que le seul pays, sur les 25,
    qui est représenté au Conseil de l'Europe par son chef d'Etat, c'est la France, avec son
    président de la République. Une particularité à noter... Fermons l'album d'Astérix et
    détachons le barde. Ce soir dans ma chambre, ce sont les Cow-boys fringants qui font
    résonner leur accent québécois.




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